Une coalition d’ONG réclame justice alors que la France est appelée à rembourser plus de 100 milliards de dollars à Haïti, représentant la dette coloniale contractée après son indépendance en 1804. Cette demande, formulée lors du Forum permanent des Nations Unies pour les personnes d’ascendance africaine (PFPAD), relance le débat sur les responsabilités historiques de la France et les réparations dues aux anciennes colonies.
Une nouvelle vague d’indignation secoue les fondations historiques, alors qu’une coalition d’ONG demande instamment à la France de reconnaître et de rembourser sa dette coloniale envers Haïti, estimée à plus de 100 milliards de dollars. Ce cri de justice retentit à l’occasion du Forum permanent de l’Organisation des Nations Unies pour les personnes d’ascendance africaine (PFPAD), qui s’est déroulé du mardi 16 au vendredi 19 avril 2024 à Genève.
Une dette historique aux lourdes conséquences
Haïti, première nation des Caraïbes à obtenir son indépendance en 1804 après une révolte d’esclaves, a dû payer un prix exorbitant à la France. En échange de la reconnaissance de son indépendance, la France a imposé à Haïti une dette colossale de 150 millions de francs-or, qui a eu un impact dévastateur sur le développement économique du pays pendant des générations. Cette dette n’a été totalement remboursée qu’en 1947.
Vers une réparation des injustices du passé
Les ONG à l’origine de cette demande exhortent la France à restituer les fonds extorqués à Haïti et à créer une commission indépendante pour superviser le processus de réparation. Elles soulignent que cette dette, assortie des intérêts accumulés sur deux siècles, pourrait atteindre un montant bien supérieur à 100 milliards de dollars. Ces fonds pourraient être utilisés pour financer des projets de développement indispensables en Haïti, pays confronté à une pauvreté chronique, à une instabilité politique et à des catastrophes naturelles récurrentes.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Turk, a apporté son soutien à cette demande, appelant les gouvernements à « passer de la parole aux actes » pour réparer les injustices du passé. D’autres voix s’élèvent également pour réclamer une reconnaissance de la dette coloniale et des réparations à la France.
Vers une reconnaissance historique
La demande de remboursement de la dette coloniale par ces ONG pousse la France à se confronter à son passé colonial. Un geste de réparation symboliserait non seulement la justice matérielle pour le peuple haïtien, mais aussi un engagement envers la vérité historique.
Le règlement de cette dette historique pourrait ouvrir la voie à un nouveau chapitre dans les relations entre la France et Haïti, basé sur le respect mutuel et une coopération encore plus forte.
Encadré :
Montant de la dette coloniale : Estimations entre 20 et 108 milliards d’euros
Conséquences du paiement de la dette : Retard de développement économique significatif pour Haïti
Demande des ONG : Remboursement de la dette coloniale par la France
Soutien international : Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Turk, entre autres
Position de la France : Aucune réponse officielle jusqu’à présent
