Dans une année électorale sans précédent, avec 76 pays organisant des élections nationales, la montée généralisée des deepfakes, alimentés par l’intelligence artificielle, suscite des préoccupations quant à l’intégrité des processus démocratiques à l’échelle mondiale. Ces fausses vidéos et enregistrements audio sont de plus en plus utilisés pour manipuler l’opinion publique, semer la confusion et compromettre la confiance dans les élections, soulevant ainsi des questions urgentes sur la manière dont les gouvernements et les organisations internationales peuvent faire face à cette menace croissante pour la démocratie.
Alors que l’année 2024 se profile comme une année électorale majeure, avec 76 pays à travers le monde prévoyant des élections nationales, les inquiétudes concernant la montée des deepfakes alimentés par l’IA se multiplient. Selon un rapport d’International IDEA, cela représente plus de la moitié de la population mondiale, soit environ 4,1 milliards de personnes, qui seront appelées à voter dans divers scrutins électoraux, comprenant 32 élections présidentielles, 39 élections législatives, ainsi que de nombreuses autres élections régionales et locales.
Parmi les élections présidentielles à venir, des nations de grande influence telles que les États-Unis, la Russie, la France et le Brésil sont concernées. De même, les élections législatives dans des pays comme l’Inde, le Mexique et le Japon suscitent un intérêt considérable. Ces scrutins non seulement façonneront la direction politique de ces pays, mais auront également un impact sur l’ordre mondial dans son ensemble.
Cependant, avec la prolifération des deepfakes, la fiabilité et l’intégrité de ces élections sont sérieusement remises en question. Les deepfakes, qui sont des médias synthétiques créés par l’IA pour ressembler à des vidéos authentiques, sont de plus en plus utilisés pour propager la désinformation et manipuler l’opinion publique.
Des experts mettent en garde contre l’utilisation croissante de deepfakes dans les campagnes électorales, où ils sont utilisés pour diffamer les adversaires politiques, semer la confusion parmi les électeurs et compromettre l’intégrité du processus démocratique. Les deepfakes peuvent être utilisés pour créer de faux enregistrements audio et vidéo de personnalités politiques, répandre de fausses informations sur les candidats et même influencer les résultats des élections.
Un exemple frappant de l’impact des deepfakes dans le domaine politique est survenu lors des primaires démocrates américaines de janvier 2024. Des milliers d’électeurs du New Hampshire ont reçu des appels automatisés prétendant émaner de Joe Biden, les décourageant de voter lors des primaires. Ces appels étaient en réalité des deepfakes, créés pour semer la confusion et influencer le processus électoral.
Cette tendance alarmante soulève des questions urgentes sur la façon dont les gouvernements et les organisations internationales peuvent garantir des élections libres et équitables dans un paysage de plus en plus numérique. Les régulateurs du monde entier sont confrontés au défi de développer des politiques et des technologies pour détecter et contrer les deepfakes, tout en préservant la liberté d’expression et en protégeant les droits des électeurs.
Face à cette menace croissante, la vigilance et la collaboration internationale sont essentielles pour préserver l’intégrité des processus électoraux et maintenir la confiance des citoyens dans la démocratie.
